- Bozcaada, on va y prendre un
énorme coup de cœur. L'île a longtemps eu mauvaise réputation chez
les skippers. Zone militaire, le débarquement était soumis à
autorisation.
- Stratégiquement, l'île commande
l'entrée et la sortie des Dardanelles. C'est depuis cette île que
les achéens ont détruit Troie. L'ancienne cité était située juste en
face, plein Est.
- En regardant la carte, on voit
bien l'importance stratégique de Troie. Les courants violents des
Dardanelles y rendaient impossible toute navigation. A terre, les
montagnes escarpées et accidentées du plateau anatolien étaient
impraticables. A une époque où les bateaux ne pouvaient compter que
sur le vent ou la force des galériens, pour permettre les échanges,
il fallait obligatoirement des points de chargement et de
déchargement pour le cabotage. On dirait aujourd'hui : des
plateformes.
- Je suis a peu prêt sûr qu'il
existait à l'autre extrémité nord-Est des Dardanelles, l'équivalent
maritime de Troie. Le cheminement des marchandises se faisant par
voie terrestre depuis ce point, le long de la côte basse de l'Est
des Dardanelles, jusqu'à Troie qui ne possédait pas de port. Depuis
les plages, de petits bateaux pouvaient aisément transférer les
produits vers Bozcaada toute proche. Bozcaada, qui possédait une
belle baie bien abritée, permettait le transfert et le chargement de
navires plus gros, capables d'affronter la mer Egée et la
Méditerranée.
- Quand on arrive sur Bozcaada,
tout cela vous saute au visage, et finalement ce n'est pas si ancien
: 3 millénaires. Et si l'on prend comme échelle la notion de
"mémoire des générations" (le grand père raconte à son petit fils),
cela ne représente que 60 espaces temps. C'était hier ! On a
seulement perdu les clés du déchiffrage, et ici, pour qui en a la
sensibilité, le souvenir de ce passé si proche flotte dans l'air.
- Bizarrement, nous avons ressenti
la même ambiance à Marseille, et à … Eski Foça (se prononce Fotcha
en turc), la cité fondatrice de Marseille, la belle phocéenne.
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La 1ère personne que nous avons
vu à Bozcaada, était le responsable du port, qui a giclé de son
bateau, ou il vit, pour prendre nos amarres, nous souhaiter
bienvenue, proposer eau et électricité, et nous indiquer toutes les
commodités du village.
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Ici, le capitaine du port est un
marin, pas un flic. Cà aussi on l'avait vu à Eski Foca l'an dernier.
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La navigation, 25 miles
depuis Baba Kale se fait bien, par un petit vent de nord 2/3, et
contre le courant débouchant des Dardanelles; que l'on perçoit dès
que l'on a débordé les hauts fonds au nord de Baba Kale.
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On a pris l'option de rester sur
la ligne de sonde des 10 mètres, pour éviter le plus fort du courant
qui peut atteindre 3 nœuds en arrivant sur Bozcaada.
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Il n'y a aucun abri sur la route.
Mieux vaut une bonne météo, et/ou un bateau costaud assorti d'un
équipage à la hauteur, pour faire le trajet.
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