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Gumusluk:    les portes de l'Égée

 

Photo Alain Perruchot

Sur la presqu'île de Bodrum, c'est le RDV des bateaux de voyage, souhaitant éviter le tohu-bohu de Bodrum, Turgutreïs ou Yalikavak

 

En mouillage forain, comme  çà, celà parait peu touristique...

 
  Malheureusement, il ne faut pas se pencher beaucoup pour apercevoir les dégâts:
Et voilà le travail, les requins argentés ont frappé. Toute la péninsule de Bodrum est massacré de cette façon. On devrait faire une loi, obligeant architectes, financiers et promoteurs, auteurs de ces mauvais coups, d'y habiter en permanence. Cà calmerait un peu le jeu çà !!!

La côte entre Bodrum et Antalya est relativement protégée. Mais au nord, c'est l'horreur, les complexes touristiques ne le cédant qu'aux fermes marines. Pour une navigation plaisante, il y a vraiment intérêt à gagner les îles  grecques, puis à faire du nord, enfin, si le Meltem veux bien...

Mouiller à Gumusluk

  Turgutreïs était bien placé, pour gagner les îles grecques, mais il sont devenus fous, avec  tous ces turcs du Delaware. Les tarifs sont prohibitifs. Juste à coté, Gumusluk est bien plus sympa.
  • On mouille sur ancre, au milieu et au fond de la baie, par des fonds de 10 à 15, voire 20 mètres, d'excellente tenue.
  • On trouve moins de fond tout au nord-ouest de l'anse, mais limité par des flotteurs de baignade.
  • Laisser de la place pour les bateaux embossant à l'Est de la presqu'île. Ce qui est souvent scabreux ici. Du moins, est-ce mon avis...
  • Évitez le petit ponton  bordant le village, il est mal famé de Goulettes souvent bruyantes, mouillant très long, parce que vent de travers. Et puis c'est payant, et fort cher.
  • Attention en entrant aux vestiges de l'ancien môle antique, en partie immergé.
  • Prendre garde aussi au Nord-Ouest du village, à des hauts fonds bien visibles

 

Mais aussi, arriver à Gumusluk

 
  Venant du Sud, si vous y arrivez avec du meltem, bon courage...  
     
  On va supposer que vous avez brillamment passé le Cap Krio, sans vous arrêter au prodigieux mouillage de Knidos, puisque l'on vous rappelle que vous êtes attendu à Istanbul, et que vous n'êtes pas rendu...

Le Cap Krio, en parlera plus tard. On considère aussi que vous n'êtes pas à sec de gazole, parce que  l'on vous entretiendra aussi des possibilités qu'offre Kos à ce sujet.

Vous arrivez donc un peu tard, disons en début d'après midi, venant du sud. Le meltem, renforcé de thermique tape entre 5 et 7 beaufort, normal, c'est là saison.

  • A bâbord, çà brise sur des hauts fonds de sable, et c'est tout blanc. Normal, c'est le courant qui déporte le sable vers l'ouest. Diantre, il y aurait du courant qui porterait vers le NW... Pile Poil dans l'axe du vent. Purée, mais c'est bien sûr, c'est vent contre courant, aïe, aïe,aïe...
  • à Tribord, Cà brise moins mais çà déferle sur des hauts fonds mal cartographiés par l'amirauté britannique. Je vous laisse consulter Rod Heikell, sur son guide à ce sujet, c'est jubilatoire. Certes, çà brise moins, mais c'est mal pavé, et c'est tout blanc...
  • Au centre il y a de l'eau mais c'est tout blanc, et çà fume... Normal, on est au plus fort du courant contre le vent
  • Voilà, c'est le détroit de Kos. C'est comme çà, il est tout blanc et çà fume.
  • Si vous arrivez à le passer avant que la brise de mer ne renforce le Meltem, vers 10/11 heure, çà va. Sinon, serrez tant que possible la côte turque, sachant qu'il y aura moins de courant, avec une mer plus maniable.
 
 

Détroit de Kos: la solution

Vous pensez bien que l'on  trouvé une autre solution pour passer ce putain de détroit, sans vous faire saler comme une morue...

La solution, c'est 90° à tribord, direction le parfait mouillage de Aspat bey. Qui vous permettra d'attendre en toute quiétude que celà se calme.

Vous mouillez sur de bons fonds de sable, par 5/10 mètre d'eau. Cà tient bien l'eau est claire et vous pouvez vous baigner. L'environnement n'est pas folichon, et c'est un peu bruyant, mais vous dormirez tranquilles, le bateau en sécurité.

     
 

Kos, puisque  vous passez par là, venez donc faire de gazole...

Si vous venez de Turquie, ce que nous expliquons, est totalement illégal. Nous ne recommandons pas de le faire, et nous ne le faisons jamais!!! Certains le font, et c'est ainsi que nous savons comment faire.
  • En Turquie, prenez un transit log avec vos passeports. Vos passeports seront tamponnés à l'entrée. Validité: 1 an pour le bateau, 90 jours, en visa touristique, pour les personnes. Tous les 90 jours, prenez un ferry et faites un passage d'une journée, dans une île grecque. Sortez, puis entrez avec vos passeports. Vous voilà tranquilles pour 90 jours.
  • En Grèce, prenez un transit log grec, avec vos cartes d'identité, et présentez les à toute réquisition... Vous êtes en règle!!!
  • Vous pouvez ainsi aller faire du gazole 40 % moins cher, à Kos qu'à Turgutreïs.
  • La station est pratique, juste à l'extérieur de la marina, avec 2 à 3 mètres d'eau au pieds des pompes.
  On vous rappelle, qu'il ne faut pas le faire, que c'est interdit, et surtout pensez bien à changer votre pavillon de courtoisie, en arrivant sur Kos. Vous croiserez des centaines, de bateaux du Delaware, venant faire leur plein....
     
  Puisque vos avez fait du gazole à Kas, venant de Palamut, c'est que vous avez avez réussi  à passer le Cap Krio, et pourtant:  

Photo 2.008

Alain Perruchot

 

Cap Krio le tueur

 

 mise en page

Michel Perruchot

  Quand je passe Krio, j'ai toujours une pensée émue pour  les galériens de l'antiquité.  
 
  • Le Cap Taslik, l’ancien ‘promontoire Sacrien’, le cauchemar des navires de passage, selon Pline, au sud de Finike, a mauvaise réputation. Mais enfin, il se passe vite avec des abris très proches.
  • La longue plage de Pataras, suivie des 7 caps, c'est 20 miles dangereux sans un abris, mais on peut toujours tirer au large, et trouver un peu de sécurité
  • Là, ce Cap Krio, avec son profile de rapière, ce Cap Krio m'a toujours inspiré le plus grand respect. Qu'est ce qui est arrivé à ce malheureux petit cargo, sur la diapo ??? Une avarie de barre, une panne moteur, ou tout bêtement un gros bout dans l'hélice ??? Et le Cap Krio l'a tué, brutal et dévastateur, sans trop lui laisser le temps de demander assistance.
 
  Nous l'avons toujours respecté, s'entourant toujours d'une bonne couverture météo, ne serrant jamais la côte, sans avoir de l'eau sous le vent, et du vent pour manoeuvrer. Il nous l'a bien rendu.

Mais je pense souvent aux marins de l'antiquité, de ceux dont on pouvait dire: il y a les vivants, il y a les morts, et il y  a les hommes qui vont sur la mer.

Je pense à eux, surpris par du mauvais temps, leurs lourdes galères dérivant inexorablement vers ce Cap qui les terrorisait. Il m'est arrivé en navigation, d'avoir l'estomac qui se serre... Mais là, les malheureux hypnotisés par leur mort qui approche, luttant jusqu'à l'épuisement, jusqu'au sinistres craquements de leur coque qui rend l'âme...

Je pense souvent aux marins anciens, quand je double le Cap Krio.

 
     
  Knidos, juste sous le cap Krio, pour les bateaux de l'antiquité, avait deux ports. L'un au nord, l'autre au sud du cap,  permettant d'attendre que passe le mauvais temps. Voilà pourquoi Knidos fut une cité prodigieuse, voilà pourquoi, nous aimons bien nous arrêter à Knidos. Mais, pas là,  nous sommes attendus à Istanbul !!! Au retour, c'est juré.

Il faut noter que beaucoup de ports antiques possédaient aussi deux ports assurant une sécurité tout temps:

  • Ancienne Téos
  • Phasélis
  • Andriake
  • Aperlae
  • Cesme

Situés à la pointes de caps "délicats" à négocier, outre de permettre un abri, ils assuraient également un revenu substantiel aux "autorités portuaires" de l'époque....