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Île de Marmara :    l'accueil des pêcheurs

 

regardez bien cette image...

Le cul sous les frondaisons...

 

le 3 juin 2009, les pêcheurs nous laissent la meilleure place du port...

 

 

 

Cà parait incroyable comme çà...

Mais, c'est comme çà...

De l'hospitalité cristallisée...

Bienvenue en Turquie...

Bienvenue en Mer de Marmara...

Mais, bienvenue aussi, dans le monde musulman...

 
     
 

Marmara le port

 

     
  Arrivant du bruit et de la fureur du très actif Gelibulu, le choc sera violent. Il y a quelque chose de préservé au port de Marmara. Cà donne une ambiance un peu en dehors du temps.

Manifestement l'île est riche, riche des ses fabuleuses mines de marbre, mais riche aussi de la culture des oliviers, de la pêche et de tourisme local. Marmara port étant axé sur une activité balnéaire l'été et la pêche l'hiver. Saraylar, l'autre port, au nord de l'île, est lui dédié à l'extraction et l'expédition du marbre.

Parti tôt le matin (1 heure du matin, si, si...) de Gelibulu, on est arrivé fatalement très tôt à Marmara, les 40 miles avalés comme de le dire.

  • La 1ère chose que j'ai vu, bien au dessus des jetés, ce sont des chalutiers, partout, partout.
  • Purée, me dis je "in petto" c'est mal barré...
  • Entrant sur la pointe des pieds, j'aperçois affectivement des bateaux de pêche, partout, partout... Des petits et des gros...
  • Puis j'aperçois, au fond du port, sous les frondaisons, au pieds des bistrots de pêcheurs, de la place libre. C'est vraiment le plus bel emplacement du port.
  • Esprit tordu, bien franchouillard, je me dis: "tiens, s'il y a de la place de libre, c'est qu'il n'y a pas assez d'eau au quai, et que l'on ne peut pas approcher..."
  • Faut être tordu pour raisonner comme çà, hein....
  • Rassurez vous, je ne suis pas le seul, nous sommes tous comme çà, vous êtes tous comme çà: égoïstes et frileux, nous avons du mal à imaginer que l'on puisse accueillir généreusement, sans arrière pensée mercantile. J'y reviendrais plus tard, au sujet des sottises perpétuées par un bateau belge à Esenkoy.
  • Donc, je me préparais à aller voir ailleurs, quand depuis ce quai désert, j'aperçois deux hommes me faire de grands signes.
  • Avec à peine 3 mètres affichés au sondeur, j'y vais sur la pointe des orteils. Et les mecs de m'indiquer que je peux me mettre à quai, qu'il y a assez d'eau pour ma quille, que je peux allonger ma chaîne sans danger, les chalutiers tout proches, n'ayant pas mouillé à l'arrière, pour ne pas gêner les yachts de passage...
  • Cà coûte 30 lira par jour, moins de 15 euros, eau et électricité fournie...
  • Et... et çà, c'est énorme: le sourire de ces gens fiers que vous soyez venus les saluer!!!

J'ai le souvenir récent, de la façon dont les occidentaux savent recevoir

  • en 2006 lorsque j'ai ramené  le Fantasia en France, à Carro où je comptais passer la nuit, je me suis fais virer de places libres, pour me retrouver sur l'épis du port, pratiquement en pleine mer. Et pourtant, j'étais seul...
  • en 2007, sur la côte adriatique italienne, nous avons pu apprécier la philosophie maritime locale. Une marina, là bas, c'est un parking pour les bateaux, adossé à un parking pour les autos. Pas de place de libre et surtout, pas de place pour les gens de voyages. Le syndrome du voleur de poule est omniprésent. Personne pour vous accueillir, personne pour donner une indication, et quand vous avez trouvé une mauvaise place, dans les passes d'accès, que vous vous êtes démerdé tout seul pour vous amarrer, là seulement vous voyez arriver un italien pétaradant, sur sa mobylette, venant vous réclamer 50 euros !!!
  • en 2008, en septembre à Rhodes, nous sommes fait injurier par des grecs, réservant des places libres pour des potes grecs. On s'est retrouvé dans le 3ème arrière port commercial, au fin fond d'une friche industrielle et d'un chantier abandonné...

Et, là dans ce pays miséreux, ici, des hommes nous manifestent leur plaisir de nous accueillir, nous réservant leur meilleur emplacement.

Et  ce sera comme çà partout en Mer de Marmara. trois bateaux amis: La Mutine, Odyssée et Tipalou, mais aussi et plus anciens: Jacques et Catherine de Kas, et la fabuleuse famille Nalpovik, nous confirmeront que c'est encore mieux en mer noire...

 
     
  Alors, comme on est bien, ici, on va attendre tranquillement l'arrivée de La Mutine. Nous avons au programme d'aller voir à la télé, le match de foot Turquie - France, rien que çà... J'en profite pour expédier une brève de l'AFP, exercice auquel je commence à prendre goût....  

 

  Agence Finikéenne de Presse
La seule AFP en langue française de Finike

De note correspondant permanent, quelque par en mer…

Port de Marmara, le 3 juin 2009.

Bonjour à tous…
Nous étions ce matin à Gelibulu (Gallipoli, si vous le voulez), 42 miles à faire pour joindre Marmara, ou nous sommes arrivés à 9 heure du matin (neuf heure, c’est bien çà). Alors, soit j’ai installé une tuyère à réaction sur Laorana, soit, j’ai fait une ‘Michel’. J’ai fait une Michel !!!

 
 
  Nous étions mouillés en rade (on ne peut plus entrer dans les ports de Gelibulu). Tout est dédié au trafic intercontinental !!! Un Ferry toutes les 10 minutes, qui croise la route des cargos, trois cargos au mile dans les deux sens… Ajouter à cela le rythme soutenu des navettes des pilotes qui accostent les cargos en marche… De jour, comme de nuit !!!
Tous celà sous une lumière de quasi pleine lune… Ceux qui me connaisse, on compris…Il fallait que j’ailles mettre mon étrave dans le courant des Dardanelles, et à une heure du matin, c’était parti. Cà a été un grand moment. Mieux que Venise, du point de vue de la montée d’adrénaline…
 
     
   Les bateaux sont plus gros (quoique en pleine nuit, on les découvre dans leur entier qu’au dernier moment) et puis le courant n’est pas neutre, sans parler de mon daltonisme. Bref çà a été bien chaud, et ultra sympa…  
  Me fallait vraiment marquer le coup parce que ces Dardanelles, c’est bien plus qu’une frontière. Toute cette vie, cette intense activité, de gens du mode entier, qui viennent là livrer ou acheter ces produits qui nous permettent de vivre confortablement, sur cette voie maritime incroyable qui ait déjà vu Jason et Ulysse, et combien d’autres, faire la même chose : aller voir ce que les autres ont à offrir…
Et tous cela se fait harmonieusement, sans casse. Cà c’est du travail de marin… Et dire qu’il y à peine plus de trois génération, on s’est étripé ici. Une barbarie ignoble que m’a racontée mon grand père. Mon grand père est venu ici en 1915, et bizarrement génétiquement je descends des Dardanelles.
Ce grand père qui pourtant n’avait rien d’un héros, s’est trouvé à sauver un copain enterré par un trou d’obus, et à le ramener dans ses lignes. On lui a offert la possibilité soit d’une médaille, soit d’une permission en France. Il a bien sur préféré la permission et en a profité pour enfanter mon père… Quelque part, c’est indiscutable, je viens bien des Dardanelles !!!
Sinon, la navigation se passe bien, avec une météo un peu mélangée, mais de saison tous comptes faits. On attend le meltem avec sérénité… En principe, il n‘y aura qu’à laisser porter…
On pu aussi constater le raidissement de l’administration turque. Il faut dorénavant passer par agent pour établir et rendre un transitlog. Tous cela est informatisé et archivé et cela a un coût : plus de cent euros. On les a pris pour des billes, au sujet de l’Europe…ils présentent l’addition.
Je vous joint deux photos : une montrant l’incroyable bordel des ferries à Gelibulu, et l’autre prise au quai ci, à Marmara, le cul pratiquement sous les frondaisons… Ça va…..


Bon, nous, on continue, vers Istanbul

Marie et Michel

 

 
  La Mutine arrivée, on a pu aller voir la France battre la Turquie au foot, dans une ambiance feutrée....
 

Puis, le lendemain, sur leurs conseils, on a pris le dolmus pour aller visiter Saraylar, l'autre port de l'île, celui dédié au marbre.

Il faut dire que cette île est un bloc de marbre. A Saraylar, tout lui est dédié, y compris un curieux musée de plein air ou des sculpteurs s'en sont donné à coeur joie, leurs oeuvres exposées sur le port, dans une ambiance très particulière, faisant bien ressortir l'importance du marbre ici.

Toute cette partie de l'île n'est qu'une immense carrière. En fait des centaines de carrières, comme le montre cette photo aérienne
 

  Au préalable, j'aurai réussi une "spéciale Michel", un genre de truc déjà réalisé à Paestum en venant, il y a 9 ans. je veux parler de la confusion des autobus...

A Paestum, au retour vers Argripoli, je m'étais planté, et l'on s'étaient retrouvés à 20 km de là, avec un bus de retour 5 heures plus tard...

Là, çà a pas été mal non plus. Dominique de La mutine, me dit: le bus pour Saraylar est à midi... Par acquis de conscience, je vais me renseigner au café de la coopérative de pêcheurs, juste à coté. Le patron me fait comprendre que le chauffeur est là, à boire un coup. Je vois l'homme qui m'indique que son bus part à 10 H 10... Il me le montre sur la pendule du resto....

Il était 9 H 30, je file activer Marie France, et prévient La Mutine, qui manifeste des doutes sur l'horaire. Quelques instants, plus tard, le chauffeur nous klaxonne, et on prend son bus au vol...

Et une demi heure plus tard, on se retrouve à Cinarli, à l'ouest de l'île, alors que Saraylar est au nord. Tout le mode descend nous dit le chauffeur....Mais pour Saraylar, je lui demande... Et dans un grand sourire, il nous dit: ce soir... En repassant par Port Marmara, dont nous venions !!!

En fait, il avait été très fier de nous conduire, et de nous conduire dans son village !!!! Il avait raison, c'est un très beau village... Confirmé par Rod Heikell... Pour Saraylar, il a fallu prendre un taxi ....
 
       
   

Saraylar, le marbre...