Sylphe en Egée

11 juillet

2003 

 

 0 milles

Canakale au port

11/07/2003

17:00

NE 2/3

sol

     1013  

 

Canakkale

au port

  • On va rester un minimum de temps ici. Le port et la ville respirent l'arnaque. C'est une ville récente, sans âme, issue du déplacement de population de 1923. Nos visas expirent le 23, et pour gagner Istanbul, il nous faudrait faire une sortie ici, puis une entrée à Limnos en Grèce, puis une sortie grecque et à nouveau une entrée en Turquie à Canakkale. On aurait alors un visa de trois mois pour naviguer jusqu'à Istanbul. Rien que de penser à tous ces bureaux, à tous ces fonctionnaires à affronter avec le cagnard qui commence a cogner, me donne mal à la tête d'emblée.
  • On va faire une sortie ici, puis regagner les eaux grecques que l'on n'a toujours pas officiellement quittées, pour les grecs. En fait, le bateau, n'a pas quitté les eaux grecques, puisque j'ai les précieux deux coups de tampons, obtenus à Molivos, sur le transitlog grec. Mais nos passeports eux attestent d'un passage en Turquie. Il faudrait alors expliquer aux grecs que le bateau est resté en eaux grecques, mais que nous avons pris un autre bateau, un ferry par exemple, pour aller en Turquie. C'est abscond çà, non ? Non c'est du langage administratif...
  • Les démarches de sortie se font finalement assez bien : d'abord le harbour's master, puis la police des frontières, la santé, les douanes, et case d'arrivée chez le Harbour's master. Hissez le foc, tout est payé… Juste un petit problème chez les douaniers qui ont remarqué que mon duplicata de transitlog établi à Kusadasi (j'avais bêtement détruit celui établi à Fethiye), n'était pas visé par les douanes …
  • A Finike, la marina gère toutes les démarches Ce feignant de responsable de la marina de Kusadasi, n'avait pas fini le boulot !
  • Il a fallu s'expliquer, faire descendre le chef gabelou, téléphoner à droite et à gauche pour régler le problème, avec à la clé un thé offert gracieusement.
  • Faut pas prendre les fonctionnaires turcs pour des cons, ils ne sont pas cons ! Finalement, en deux grosses heures la sortie officielle était réglée.
  • Et à la question : bien que sorti de Turquie, puis-je faire un arrêt au retour sur Bozcaada ? La réponse est tombée comme un couperet, et avec le sourire : "problem yok"
  •  (textuellement : problème inexistant…). ***

  • Il m'est arrivé une aventure surprenante ici à Canakkale. Le soir téléphonant à ma mère, pour lui donner de nos nouvelles, et lui signaler où nous étions, elle m'a appris un truc incroyable. Mon grand père paternel, est venu ici en 1915 avec le corps expéditionnaire allié, pour tenter foutre une branlée aux turcs. En fait, c'est Atatürk qui leur a foutu la branlée.
  • Donc, mon grand père, ce héros (ha, ha Hugo il n'y pas que toi !) ayant eu l'occasion de sauver un de ses copains enterré dans un trou d'obus, s'est vu offert une permission d'un mois et son retour en France. Il en profité pour engrosser ma grand-mère … de mon père ! Je suis donc issu directement de spermatozoïdes turcophiles ! C'est quelque chose çà, non ? Elle me plait bien cette histoire.
*** NDLR Ce n'est que beaucoup plus tard que j'ai compris. En fait, à Kusadasi, la marina ne s'est pas cassée la tête, il m'ont vendu le Transitlog, me laissant à charges de terminer les démarches à la douane.  Ce que j'ignorais. Dans ces conditions, les douaniers de Canakkale ont étés excellents, ayant à gérer un document pour lequel je n'avais pas d'entrée officielles aux douanes turques, document remplaçant celui que j'avais détruit. Ils ont été vraiment très bons...

 

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