- Maintenant que l'on est plus des
sans papiers, et que la cuisinière y voit un peu mieux, on peut
envisager une petite balade dans une des îles de l'archipel de
Ayvalik.
- Porto Selene est à
l'extérieur de l'archipel, c'est une petite baie parfaitement
abritée. Les bons fonds ne sont pas faciles à trouver. Il y a
beaucoup d'herbes et la tenue de l'ancre n'est pas garantie si on ne
trouve pas le sable. Il n'y a jamais beaucoup de vent parait-il ici.
- Mais surtout, je voulais vérifier
cette histoire de tourelle cardinale sud ou j'avais failli me
planter en arrivant.
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L'an dernier, çà s'était bien
passé et je me souviens parfaitement avoir identifié une cardinale
sud, être passé à son sud, puis embouqué le chenal sans problème. Il
est vrai que c'était au moteur à une allure pépère. Cette année sous
voile, çà pulsait dur.
-
Et j'ai tout de suite compris.
Nos copains turcs, estimant sans doute que cela faisait vachement
plus européen, on transformé une bouée de danger isolé, situé un peu
plus à l'ouest, en cardinale sud.
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En arrivant sous voile, j'ai vu
"la" cardinale sud et confondu sa tourelle avec la première des
tourelles du chenal.
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Ah mais …
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- A la réflexion, cela prouve que
pour jouer au breton qui "sait
naviguer à la voile, en solo dans des coins pourris", car
à la vérité je comptais bien me faire le chenal à la voile, avec un
bon NW, et au grand largue SVP… Mieux vaut avoir une tenue parfaite
des Avurnav et des cartes mises à jour !
- L'autre solution, que l'on peut
qualifier de "navigateur breton pépère à la retraite" est de rentrer
la toile, démarrer le moteur, et d'y aller tranquillement avec du
temps pour la réflexion. En gardant bien sûr le génois prêt à être
envoyé en cas de problème moteur.
- Mais peut-être bien que ne suis
pas tout a fait à la retraite.
- Circonstances atténuantes :
c'était une des seules belle journée de navigation depuis deux mois.
Alors, avec tout dessus, au près bon plein, mer plate et un bon vent
de NW 4/5 ultra sympa, c'est extrêmement tentant de lâcher les
chevaux au débridé et d'embouquer le chenal dans un grand jet
d'écume. Alors seulement, les pêcheurs turcs stupéfaits et ne
pouvant nous identifier qu'à la qualité de la manœuvre, pourraient
se dire : "tiens…
un marin breton".
- Et puis j'étais sûrement fatigué
de mes démêlées avec les douaniers grecs de Mytilène…
- Toujours est il que je suis
arrivé tout dessus, plein pot, le génois masquant les tourelles du
chenal.
- Un coup d'oeil sous le génois, et
j'identifie un tourelle comme étant la 1ère du chenal.
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- Normal, puisque la tourelles
cardinale sud, je la vois à ma gauche, là... presque à portée de
main...
- Ce n'était pas la cardinale sud,
c'était l'ancienne bouée de danger isolé, remplacée pendant l'hiver,
par une tourelle cardinale sud...
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- 2 tourelles cardinale sud... dont
celle que je suis en train de laisser à mon sud, ce qui n'est pas
vraiment recommandé, mais je ne le savais pas encore, cette foutue
marque de cardinale étant à moitié masquée par un panneau solaire
- Là à cet instant, le sondeur m'a
causé....
- A partir de là, çà très vite
- Il y a un problème, tu sais,
qu'il y a un problème...
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- Alors, dans la foulée, et sans
réfléchir:
- Un coup d'oeil sous le génois
à tribord: 6 tourelles pour le chenal, et une tourelle... mais
qu'est ce qu'elle fout là, celle là ???
- Merde, c'est une cardinale
sud
- Dans le même temps, un coup,
d'oeil à bâbord, et tu découvre une autre tourelle cardinale sud
- Oh purée, en quelques
dixièmes de secondes tu viens de tout comprendre: tu est en
train de mettre au plein à plus de 6 noeuds.
- Alors tu tires la barre à
fond
- 180 ° lof pour lof, sur la
longueur du bateau
- Les écoutes bien lovées
passent bien, le hale bas bien réglé empêche la bôme de se mâter
de trop.
- Tu n'as plus qu'à larguer
l'écoute de génois au vent, pour repartir vers des eaux
saines...
- Et là tu vois sortir du carré la
tête abasourdie de Marie France, qui n'étant pas prévenue a senti
ses ovaires lui remonter au niveau des amygdales....
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